’’ Faire de Koutammakou un témoin authentique des valeurs intrinsèques et fondamentales de la culture tammari, et au-delà, un témoin unique des cultures des peuples de la zone sud du Sahel qui ont toujours voulu conserver leur indépendance vis-à-vis des grands royaumes de la région et vivre en harmonie, entre eux, et avec leur environnement naturel.’’ ‘’Faire de la commune Kéran 3 une commune de référence en matière du tourisme, de l’agriculture et de l’élevage’’
Située dans la partie septentrionale du Togo, la commune Kéran 3, communément appelée commune des tatas, a pour chef-lieu Nadoba. Elle s’étend entre les latitudes 9°92’ et 10°30’ Nord, et les longitudes 0°77’ et 1°31’ Est. La commune Kéran 3 est limitée au Nord par le Bénin, au Sud par la commune Kéran 1 et la commune Doufelgou 2, au Sud-Est par la commune Doufelgou 1. La commune s’étend sur une superficie de 754 Km2 et est composée des cantons de Nadoba, Warengo et Koutougou avec un total de 44 villages.
La commune Kéran 3 est peuplée par trois groupes ethniques autochtones (Lamba, Temberma, Gangan) qui cohabitent avec une dizaine de communautés allogènes: Tèm, Kabyè, Naouda, Ewé, Bassar, Tchokossi, Moba, Haoussa, Peuhl, Zerma, Yorouba. Le paysan tammari, en général, attache une importance particulière à l’agriculture et à l’élevage. Cela se remarque par les superficies des champs exploités par ce dernier et le bétail qu’il élève. Il faut aussi relever ses techniques de culture et ses moyens d’élevage encore traditionnels auxquels est venue s’ajouter tout récemment la technique de la culture attelée.
Les cultures vivrières sont le sorgho, le fonio, le riz, le niébé, l’arachide, le voandzou, le mil, le sésame, la L’igname qui demande une terre lourde connaît aussi un essor dans la commune.
Quelques produits de cueillette restent indispensables également dans l’alimentation quotidienne de la population, ce qui explique que certains arbres, comme le baobab, le néré, le karité et le tamarin sont préservés.
Il est extensif. Le vestibule de la tata (maison traditionnelle tammari) est utilisé comme étable (logis) des chiens, moutons, chèvre et volailles. Les chiens sont souvent sur la grande terrasse pour mieux surveiller la tata contre l’ennemi.
Le Koutammakou, le pays des Batammariba, est le seul bien du Togo inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO le 28 juillet 2004 à Suzhou en Chine par le Comité du patrimoine mondial (CPM). Paysage culturel de 500 km2, le site est situé plus précisément dans la préfecture de la Kéran fait partie de la commune Kéran 3 et couvre les cantons de Nadoba, Warengo, Koutougou et six villages du canton d’Agbontè. C’est un vaste territoire fort significatif à multiples facettes où le matériel et l’immatériel se côtoient, s’imbriquent et se complètent. Il est parsemé entre autres de composantes patrimoniales diversifiées qui rendent compte de l’originalité de l’univers des Batammariba, les maisons-blocs éparses, les zones agricoles, les collines aménagées en terrasses, les bosquets (petites forêts sacrées interdites de prélèvements) et les montagnes, les lieux sacrés, les cheminements rituels, les zones vierges, les initiations, les arbres, les autels et le génie créateur de la communauté. Ce sont ces valeurs, culturelles, écologiques, sociales, esthétiques, historiques, religieuses, touristiques et techniques qui ont œuvré à son classement au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Ce patrimoine est véhiculé par la langue des Batammariba appelée « langue Ditammari ». La langue Ditammari fait partie des six mille (6.000) langues parlées dans le monde. Elle est classée parmi les langues Gur ou voltaïque dans le groupe oriental de la famille de langues Oti- Volta